Dans les Cévennes, un prénom n’est jamais un hasard. Il peut naître d’un souvenir, d’un ancêtre, d’une montagne ou même… d’un événement météo. Certains prénoms sentent le bois mouillé, d’autres la sueur des champs, d’autres encore le souffle de la révolte. Et si vous écoutez bien, chaque prénom murmure une histoire.
Des prénoms enracinés dans la terre
Parmi les plus anciens prénoms que l’on retrouve dans les hameaux, on croise :
- Baptistin, Léontin, Firmin, Anatole, Marius
- Rosalie, Honorine, Augustine, Philomène, Léonie
Des noms pleins de poussière noble, portés par des gens de peu… mais de poids. Ils évoquent les années 1900, les mains calleuses, les voix chantantes. Parfois, un enfant porte le prénom de son grand-père… ou de l’âne qui l’a sauvé d’un ravin (histoire vraie, dit-on, du côté de Barre-des-Cévennes).
Les nouveaux venus : créativité montagnarde
Depuis quelques années, les Cévennes voient aussi arriver des prénoms inspirés par la nature et la liberté :
- Lozère, Céven, Montane, Ségalas, Aubanel
- Ou encore Azilys, Solane, Elian, Albin, Naël, nés d’un vent nouveau.
On invente, on ose, on mélange l’ancien et le poétique. Les parents cherchent un prénom qui sent la forêt, le granit, ou la rivière qui court sous la mousse.
Et dans la légende ?
On raconte que dans certaines familles, on attend la première nuit de l’enfant pour connaître son vrai prénom. S’il rêve d’une salamandre, il s’appellera peut-être Salomé.
Et il se dit que ceux qui portent le prénom d’un arbre vivent plus longtemps. Alors si vous croisez un petit garçon nommé Châtaigne, ne riez pas : vous venez peut-être de serrer la main d’un futur centenaire.
En résumé :
Dans les Cévennes, un prénom ne se choisit pas… il s’écoute.