On l’appelle parfois l’arbre à pain. Dans les Cévennes, il est surtout l’arbre à tout faire. Le châtaignier n’est pas un simple végétal enraciné dans les pentes escarpées. C’est un piliers de la mémoire, un symbole de résistance, un allié du ventre et de l’âme.
L’arbre des vivants
Le châtaignier ne pousse pas au hasard. Il grimpe là où d’autres arbres abdiquent, accroché à la rocaille, fouetté par le vent, nourri par la brume.
Ses fruits, les châtaignes, ont longtemps été le pain du pauvre, le sucre de l’hiver, le carburant des transhumances. Séchées, bouillies, en farine ou grillées sur la braise, elles ont rempli des milliers d’estomacs cévenols.
“Quand il y a des châtaignes, il y a des chansons.” — dicton local (ou presque)
Un géant généreux et discret
Mais le châtaignier ne nourrit pas que les ventres.
- Son bois chauffe les maisons et façonne les meubles.
 - Ses feuilles enveloppent les fromages de chèvre.
 - Son ombre abrite les randonneurs fatigués et les contes murmurés à voix basse.
 
On dit même qu’il protège les secrets. Certains anciens affirment que les sorcières ne jetaient jamais de sorts sous un châtaignier. Trop sage, trop ancien, trop enraciné dans la vérité.
L’arbre des Gardiens
Aujourd’hui, les forêts de châtaigniers continuent d’étendre leur force tranquille sur les versants des Cévennes. Chaque arbre est un gardien silencieux, un témoin du passé, un allié du présent.
En tant que Gardien des Cévennes, tu ne reçois pas un simple certificat… Tu t’inscris dans cette longue lignée de protecteurs d’un territoire fièrement têtu et inlassablement vivant.
En résumé :
Le châtaignier ne parle pas. Mais il sait, il veille, et il nourrit.




